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Ainsi sont nés les deux premiers opus "Des Bruits dans les Buis", une compilation d'émotions et de sensibilité.
Découvrez un récit de chaque tome...
Quelques commis d'écriture ("Des Millavois parlent aux Millavois" et "Des Bruits dans les Buis"... De gauche à droite : René Picard, Robin Papaïx, Pierre Costecalde, Christian Rolland, Arlette Bompart, Françoise Picard et Cédric Cadaux.
En guise de préface
par René Picard
« Tout vient à point à qui sait attendre. » Clément Marot
Amis lecteurs, savez-vous que vous avez failli ne jamais ouvrir ce livre, ni même le voir en librairie ? En effet, il s’en est fallu de peu, de très peu, de vraiment très peu pour qu’il ne voie jamais le jour. Et cela à cause d’une nature particulièrement imprévisible, cette si belle nature où flore et faune nous ravissent sans cesse. Et, cette fois, le verbe ravir nous offre son acception première, à savoir : « enlever de force ».
Car il s’agit bien de rapt, de kidnapping. Mais il nous faut vous l’expliquer. Car vous voulez savoir, vous devez savoir. Maintenant que ce recueil est en vos mains vous avez le droit d’être informés, n’est-ce-pas ? Et, en plus, si vous insistez...
Alors, voilà : nous formons une équipe, de tous âges composée, et nous confrontons nos écrits à l’aide de tous les moyens modernes de notre époque. En particulier, avec cette invisible magie nommée Internet. Rapide, pratique, efficace, sûre... enfin, certaines fois ! Ainsi combien de textes, nouvelles, contes et autres poèmes ont- ils voyagé d’un domicile à l’autre, de l’autre à un troisième et ainsi de suite ? L’une avait une idée, les autres en étaient immédiatement informés. Un autre voulait un avis, aussitôt expédié, aussitôt répondu. Et tout était au mieux comme l’écrivait Voltaire. Jusqu’au jour où ... Où quoi ? Me direz-vous. Et bien où... plus rien ! Plus de réceptions impatiemment attendues, plus d’échanges fructueux et si conviviaux ! Plus rien !
Attente, doute, inquiétude puis, le téléphone aidant, la réponse : nous avions TOUS envoyé nos messages écrits mais aucun n’était arrivé ! Stupeur ! Incompréhension ! Incrédulité ! Que faire ? Et malgré les visites répétées des techniciens les plus réputés de l’Occitanie, rien, mille fois rien !
Parallèlement, avec un mien ami, auteur comme nous autres et amateur d’escalade, nous avions entrepris la taille de certains pins qui m’appartenaient. Cela nous avait un peu changé les idées, mais sans plus. L’affreuse réalité s’imposait régulièrement à nos esprits troublés. Et les jours avaient passé. Des journées entières dans les arbres, comme chez Marguerite Duras. Jusqu’à ce moment, à jamais gravé dans nos deux têtes pensantes, nos deux têtes bien pleines... Et si bien faites !
L’un des pins parasols que nous étions en train d’élaguer portait, en plus de ses cônes, une dizaine de magnifiques et dangereux nids de chenilles processionnaires. Avec précaution, après les avoir coupés, puis incisés, nous entreprenions de les faire brûler lorsque nous aperçûmes... Non, nos yeux nous trahissaient certainement, ce n’était pas possible ! Dans chaque cocon, au milieu des chenilles grouillantes et velues, de petits rouleaux blancs, d’une matière inconnue, nous apparurent ! Comme dans le jeu télévisé Fort Boyard. Nos doigts gantés en retirèrent un. Fébriles comme des maris tardifs qui rentrent sur la pointe des pieds, nous le fîmes se dérouler comme un ressort translucide. Il avait une longueur de plus de deux mètres ! Sur ce support, ni papier, ni plastique, ni métal.... Des dizaines de messages, NOS messages ! Vous lisez bien, NOS messages !
Nous avons ainsi développé tous les petits tubes cachés dans les nids parmi les chenilles et nous avons retrouvé tous nos envois, nos idées, nos réponses, nos demandes, nos propositions ! Vite, nous avons alors refait tous les trajets entre chacune de nos maisons et lorsqu’un nid se présentait à nos sécateurs, nous le coupions, l’ouvrions et, à chaque fois, nous y retrouvions nos messages !
Les chenilles les avaient interceptés. Mutaient-elles ? En quoi ? Mystère ! Quel but poursuivaient-elles ? Et lorsque, dans le dernier nid, nous avons retrouvé, en plus de nos messages, jalousement gardé par un insecte inconnu de nous mais apparemment toléré par les chenilles, un petit morceau de ciment, nous avons compris qu’un autre danger pointait son rostre dans notre horizon. De nouvelles bestioles n’allaient-elles pas jeter leur dévolu sur une autre cible que la littérature ? Une cible concrète, mondialement concrète ? Si vous les rencontrez au cours de votre lecture, ce qui est possible, ayez la gentillesse de nous le signaler. A moins que ce recueil ne vous file soudainement entre les doigts, comme par magie...