L'école de la "Liberté" a trouvé asile... à la prison !

En raison d’importants travaux de reconstruction d’une partie de l’école de garçons Jules-Ferry, rue de la Liberté, la mairie décida, en 1954, de transférer provisoirement deux classes dans l’ancienne maison d’arrêt, avenue Alfred Merle. Non sans humour, le Midi Libre, dans son édition du 20 septembre 1954, se fait l’écho de cette rentrée scolaire pour le moins singulière…

« Ce n’est pas une galéjade, mais, par une cruelle ironie du sort, ce sont les élèves de l’école Jules-Ferry – qu’on nomme communément « école de la Liberté » - qui ont dû chercher asile à la prison, à la rentrée des classes. Après trois heures passées en « cellule », les élèves des deux classes que le sort a conduits derrière ces hautes murailles – abritant, il y a peu de mois encore, ceux qui avaient eu maille à partir avec la Justice – éprouve une certaine gêne de se retrouver dans la rue. Comme on les comprend… ces jeunes épris de liberté ! »

André Artières se souvient : « Chaque matin, le maître nous accueillait devant la lourde porte cloutée de la poterne. Nous arrivions dans une cour au milieu de laquelle trônait un abri pour les toilettes, en fait, de simples trous. Quelques rats y avaient élu domicile. Au rez-de-chaussée, une vaste salle avec un long banc en pierre et des noms de prisonniers gravés sur les murs (souvent des patronymes millavois bien connus !). Au premier étage, deux salles de classes blanchies à la chaux. Parfois, nous tentions de nous aventurer vers les cellules, mais elles étaient toutes fermées à clé ! »